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Prises d'habit 2016


retable du maître-autel et voûte de l'Annonciade


Dédicace de l'Assuntà


voûtes de l'Assuntà


Qu'est-ce qu'un livre d'offices



Le livre d’offices est un document essentiel à la vie d’une confrérie, il s’agit du recueil des prières, des hymnes et des psaumes que doivent réciter les confrères à certaines dates ou lors d’évènements particuliers comme l’élection du prieur, les processions, les prises d’habits... Le livre d’offices est un véritable rituel codifié à l’usage propre de la confrérie. Jusqu’au XIXème siècle chaque confrérie possède un ou deux volumes de ce type mais, par la suite, les évêques insistent pour que chaque confrère dispose de son propre livre. Cette exigence conduit à des éditions en grand nombre dans chaque province ecclésiastique ou même à l’impression de rituels propres à toutes les « compagnies de séculiers » dans certains diocèses importants, ce qui conduit à une uniformisation des rituels des confréries. A La Brigue on a retrouvé de nombreux livres d’offices conservés dans les sacristies qui datent tous du XIXème siècle. Ces livres se transmettaient entre confrères et on retrouve souvent les noms de leurs détenteurs successifs inscrits sur la page de garde. Certains de ces livres portent aussi des mentions manuscrites destinées à adapter certaines fêtes à la réalité religieuse locale (ex : prière pour l’office du jour de la St Martin, patron de la paroisse), ou pour prolonger les offices par des invocations aux saints patrons de chaque confrérie.

S. RICHARD

Qu'est-ce qu'une masse de procession?



La masse de procession appelée « piatta » en pays niçois est un bâton au sommet duquel se trouve l’emblème de la confrérie. A l’origine ce sont de simples bâtons qui servaient à frayer un chemin pour les pénitents lorsque le parcours de la procession était encombré de fidèles ou de badauds, et qui permettaient de faire observer l’ordre processionnel aux confrères. Progressivement on a surmonté les bâtons d’emblèmes plus ou moins ouvragés peints ou sculptés. Les masses de procession sont des objets qui revêtent une symbolique importante car ils personnifient le corps de la confrérie là où il se constitue. Dans la chapelle elles sont placées à l’entrée des stalles des pénitents, dans les processions elles sont en tête de cortège ce qui explique qu’elles soient toujours au nombre de deux car en extérieur les pénitents processionnent toujours en deux files parallèles. Autrefois les confrères chargés de porter ces masses étaient désignés par le conseil d’administration et ils portaient le titre de « massier », c’étaient eux qui étaient chargés de l’organisation et du bon déroulement des processions et des cortèges funéraires pour l’ensevelissement des membres de la confrérie. Les emblèmes des masses de l’Assuntà ont été retrouvés dans la sacristie de la chapelle, elles sont très abîmées mais encore lisibles. Une masse de l’Annonciade a été retrouvée entière et en très bon état dans la sacristie de la collégiale.


S. RICHARD

Qu'est-ce que la table des confrères?




Il s’agit de la liste des membres de la confrérie. Les membres sont désignés par leur nom et leur prénom. Etant donné le petit nombre de patronymes brigasques et les risques de confusions possibles, certains noms sont suivis d’un surnom ou de la mention du prénom du père, ou encore de la mention d’un village d’origine.
Quelques noms sont précédés d’une croix. Selon l’usage on sait que ces croix étaient inscrites au moment du décès des confrères par l’archiviste de la confrérie qui devait tenir la table à jour. Le petit nombre de croix indique que la table n’a pas été régulièrement mise à jour ou alors que la croix a eu un autre usage à La Brigue, comme la mention d’une charge d’officier par exemple.


S. RICHARD

Qu'est-ce que le sac?



Les pénitents se distinguaient des autres confréries par le port d’un vêtement spécifique qu’on appelle le « sac ». Selon les confréries le sac est désigné par différents noms courants : la cape, l’aube, la robe, la « cappa » à Nice ou encore le « camisu » dans le Haut-Pays… Le rôle premier du sac est de masquer les habits civils lors des cérémonies, établissant ainsi une égalité de fait de tous les confrères malgré les origines sociales diverses. Le sac est remis au pénitent lors d’une cérémonie solennelle qui marque l’entrée du postulant dans la confrérie. « revêtir l’homme nouveau qui a été créé selon Dieu dans la justice, la sainteté et la vérité ». Le sac est propriété de la confrérie qui, symboliquement, l’offre définitivement au confrère au moment de sa mort pour qu’il puisse être enseveli avec lui. La couleur du sac est fixée par les statuts, elle peut revêtir un caractère symbolique mais elle n’établit jamais l’appartenance à une « famille » confraternelle contrairement à l’usage des ordres religieux (ex : les pénitents « blancs » ne forment pas un « ordre » et n’ont pas de liens de filiation ou de hiérarchie entre eux qui seraient manifestés par la couleur du sac). Les confréries de La Brigue manifestent précisément cette autonomie des confréries malgré la couleur commune, en effet les deux confréries étaient des « blancs » mais étaient totalement indépendantes l’une de l’autre. Le sac est associé à une corde qui ceint la taille et, autrefois, il était doublé d’une cagoule qui cachait le visage lors des processions en symbole d’humilité des confrères.


Cette cérémonie est calquée sur le modèle des prises d’habits dans les ordres mendiants et révèle une dimension spirituelle du port de l’habit puisqu’au moment de la vêture le prieur invite le pénitent à « revêtir l’homme nouveau qui a été créé selon Dieu dans la justice, la sainteté et la vérité ». Le sac est propriété de la confrérie qui, symboliquement, l’offre définitivement au confrère au moment de sa mort pour qu’il puisse être enseveli avec lui. La couleur du sac est fixée par les statuts, elle peut revêtir un caractère symbolique mais elle n’établit jamais l’appartenance à une « famille » confraternelle contrairement à l’usage des ordres religieux (ex : les pénitents « blancs » ne forment pas un « ordre » et n’ont pas de liens de filiation ou de hiérarchie entre eux qui seraient manifestés par la couleur du sac). Les confréries de La Brigue manifestent précisément cette autonomie des confréries malgré la couleur commune, en effet les deux confréries étaient des « blancs » mais étaient totalement indépendantes l’une de l’autre. Le sac est associé à une corde qui ceint la taille et, autrefois, il était doublé d’une cagoule qui cachait le visage lors des processions en symbole d’humilité des confrères.

 S. RICHARD

Qu'est-ce que l'emblème?




Chaque confrérie de pénitents dispose de son propre emblème qui correspond généralement à la titulature de la confrérie (image ou symbole d’un saint par exemple) ou qui consiste en  une croix avec une forme et une couleur spécifiques. Sous l’Ancien Régime cet emblème se déclinait souvent sous forme de sceau ou d’armoiries qui pouvaient être complétées avec des éléments liés à l’histoire propre de chaque confrérie. A La Brigue les archives n’ont pas encore permis de retrouver le sceau des confréries, cependant les autels de chacune des deux chapelles portent les emblèmes des pénitents de l’Annonciade (croix blanche sur fond rouge), et de l’Assuntà (croix rouge et blanche et couronne dorée sur fond bleu) qui témoignent de l’usage d’une croix spécifique. Les confréries utilisaient aussi les images de l’Annonciation et de l’Assomption comme éléments identifiants : on retrouve l’image de l’Assomption au fronton de la façade de l’Assuntà et celle de l’Annonciation sur une très belle masse de procession conservée dans la sacristie de la collégiale (la seconde n’a pas été retrouvée).

S. RICHARD

Qu'est-ce qu'un officier?



On appelle « officiers » toutes les personnes qui ont une charge (un office) dans le conseil d’administration de la confrérie. Le premier des officiers est le prieur qui dirige le conseil d’administration. Le terme de « prieur » fait référence à sa fonction liturgique car c’est lui qui dirige la récitation de l’office des confrères. Autrefois la charge de prieur était réservée aux membres sachant lire et écrire, aspect essentiel pour pouvoir administrer la confrérie et diriger la prière des pénitents contenue dans les livres liturgiques. Dans les faits l’alphabétisation du prieur révélait souvent son appartenance à une classe sociale supérieure. Dans la sacristie de la chapelle de l’Assuntà une table spécifique mentionnait les officiers en exercice, cet élément fort bien conservé nous permet de savoir que le conseil d’administration se composait de douze membres en 1938, ce qui correspond aux conseils des confréries des plus grandes cités du Comté comme Nice ou Sospel.

S. RICHARD

Fondation




La date de fondation de la confrérie de l’Assuntà, 1395, est inscrite sur la table des confrères. Cette date est à mettre en rapport avec les tournées de prédication de saint Vincent Ferrier qui parcourait le Piémont et la Lombardie au début du XVe siècle. La rue qui se trouve entre la collégiale et la chapelle de l’Assuntà perpétue d’ailleurs la mémoire du passage du saint dominicain à La Brigue.

Cette date de 1395 fait de la confrérie brigasque une des plus anciennes du Comté de Nice. Les confréries de pénitents blancs les plus anciennes qui retiennent souvent la date de 1360 se réfèrent en fait à la création d’une confrérie génoise dont elles assument l’héritage, leur réelle date de fondation n’est pas connue. La confrérie de La Brigue est donc l’une des seules (avec les Blancs de Sospel) du comté de Nice qui dispose de sa propre date d’érection, ancrée dans un contexte particulier. 

A ce jour nous n’avons pas trouvé de date précise pour la fondation de la confrérie de l’Annonciade, mais les documents montrent qu’elle existe déjà à la fin du XVIIème siècle. Vraisemblablement issue d’une scission au sein de l’Assuntà (ce qui explique l’adoption du sac de couleur blanche identique à celui de l’Assuntà alors que la tradition est plutôt à la distinction de couleur lors de la fondation d’une nouvelle confrérie) il est probable que les confrères se référaient à la même date de fondation. Un document atteste que les deux confréries sont de nouveau réunies sous l’autorité d’un conseil d’administration commun avant 1945.

l'Assuntà et la Collégiale

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